9 October 2023

Les marqueurs de qualité

Lorsque vous recherchez un soulier de qualité, il est important de reconnaître les marqueurs qui font la différence. Si l’on dit que le diable se cache dans les détails, il en va de même de la qualité.

Qu'il s'agisse de la peausserie (I), du montage (II) ou encore des différents composants d’un soulier (III), explorons ensemble ces indicateurs pour vous aider à faire des choix éclairés et investir dans des chaussures qui traverseront le temps à vos côtés. 

LE CUIR

            Si le cuir animal s’oppose généralement au synthétique et au tissu s’agissant de sa durabilité, le raccourci qu’une chaussure en cuir est nécessairement de qualité ne s’avère pas toujours vrai. Le marché du cuir est très vaste, et toutes les peaux ne se valent pas. La peausserie est en effet un premier indicateur de qualité et il est donc important de s'assurer que celle-ci soit noble pour en faire un élément déterminant dans la valeur du soulier. Comment dès lors reconnaître une peausserie de qualité  ?

LES TANNERIES, vecteur de garantie

Les tanneries, dont sont issues les peaux, sont un premier vecteur de garantie. Certaines d'entre elles à la renommée mondiale ont en effet une expertise traditionnelle qui découle d’une transmission d’un savoir-faire de génération en génération. 

            Chez 7L, nous avons fait le choix de ne travailler qu’avec des Maisons européennes pour leur héritage, comme Weinheimer Leder (Allemagne), Stead (Angleterre), du Puy (France) ou encore Biessuno (Italie).

Ces tanneries ont une longue histoire dans l’industrie du cuir et sélectionnent avec soin des peaux en prenant compte de nombreux critères : âge de l’animal, grain, épaisseur de la peau, mais aussi provenance de l’animal.

Une attention minutieuse est également apportée au processus de tannage. Elles sont effectivement soumises à de nombreuses normes européennes strictes, ce qui les poussent à combiner innovation et tradition pour produire un cuir de qualité respectueux de l’environnement et de la santé. Beaucoup de tanneries hors de l’UE produisent un cuir plus ou moins dangereux en raison des produits utilisés lors du tannage.

            Toutefois, si la tannerie est un marqueur de qualité, elle ne fait pas tout. En effet, celles-ci proposent différentes qualités de cuir, divisées en catégorie A, B et C, du plus au moins qualitatif. Face à ces pratiques auxquelles sont confrontées les Maisons indépendantes et autres private labels, il peut être préférable de faire le choix d’une tannerie européenne moins connue mais qui offrira une catégorie A plutôt que de se contenter d’un choix B ou C d’une tannerie avec plus de renommée.

Entre origine, tanneries et catégories de cuir, tout n’est pas aussi simple. Voyons donc ensemble les caractéristiques intrinsèques de la peau telles que l’odeur, le toucher ou encore l’aspect pour s’assurer de sa noblesse.

L'ASPECT DU CUIR

             Reconnaître un cuir de qualité grâce à son odeur n’est pas si simple. Tout d’abord, chaque type de cuir d'espèces animales différentes ne dégage pas la même odeur. Un cuir de cordovan a une odeur bien plus forte qu’un cuir de veau, pourtant ces deux peaux peuvent être tout autant qualitatives. À contrario, un cuir rectifié ne sentira pas aussi fort qu’un cuir en pleine fleur. 

La manière la plus simple pour attester de la noblesse du cuir est l’observation et le toucher. Avant tout, rappelez-vous que le cuir provient d’un animal. Il présente dès lors un grain irrégulier.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces petites imperfections et pores apparents sont en réalité un gage de qualité. Un cuir trop lisse sans aucune imperfection, peut-être un cuir rectifié, présentant une qualité moindre.

Intéressons nous quelques instants à la différence entre un cuir pleine fleur et un cuir rectifié. Le premier est fabriqué à partir de la couche supérieure de la peau de l’animal. On préserve sa surface extérieure principale, ce qui explique la présence de ces imperfections. Le second est un cuir qui passe par un processus de rectification dans le but de gommer ses imperfections.

Aucun doute, un cuir pleine fleur est bien plus durable qu’un cuir rectifié ou même bookbindé.

Focus sur le cuir pleine fleur

finition aniline

    La finition aniline est une finition très haut de gamme. Le cuir est fabriqué à partir de peaux de qualités, qu’on enveloppe d’une solution huileuse et incolore qui va s’oxyder au contact de l'air, pour donner une fine résine qui nourrit la peau en profondeur. La surface garde son état naturel mais est protégée par une pellicule. Ce sont des cuirs qui ont aspect plus brut, mais ils sont aussi un peu plus fragiles et sensibles aux chocs.  

CUIR PLEINE FLEUR finition pigmentée

    Le cuir pleine fleur finition pigmentée, est une finition qui conserve toute l’épaisseur de la peau. Une solution de vernissage teintée de pigments est appliquée pour opacifier la surface afin de masquer certains défauts. L’aspect du cuir est un peu moins naturel mais il est plus facile à entretenir et gagne en résistance. Ce choix de cuir peut être pertinent dans le cadre de bottines d'hiver plus robustes. 

finition semi-aniline

    La finition semi-aniline utilise la même solution huileuse, mais cette fois-ci avec des pigments qui viennent teinter légèrement la peau. La protection est renforcée mais l’aspect du cuir un peu moins naturel, la surface d'origine étant légèrement couverte. Cette finition reste l’une des plus qualitatives sur le marché et la plus utilisée dans le monde de la chaussure haut de gamme. Dans le processus de finition de la tannerie, ce cuir est "écrasé", on parle alors de Boxcalf.

 cuir pleine fleur corrigée finition pigmentée

    Le Cuir pleine fleur corrigée finition pigmentée est une finition où un léger ponçage vient supprimer les défauts d'origine du cuir. Une solution pigmentée est également appliquée, de manière plus opaque, faisant disparaître l’aspect naturel du cuir. Sa résistance et son élasticité ont aussi légèrement diminué. Le cuir a désormais un grain artificiel imprimé ou une couche de finition lisse qui peut s'atténuer avec le temps, l’entretien est quant à lui facilité.
Il s'agit typiquement d'un cuir bookbindé

LE MONTAGE

            Si le cuir est le marqueur premier de qualité d’un soulier, il ne faut pas négliger le montage de la chaussure. Cette étape dans la conception d’un soulier, qui vise à solidariser la semelle avec le reste de la chaussure, va déterminer la longévité de celle-ci. Chaque montage présente ses qualités, le plus important étant le savoir faire mis dans chacun d’eux. 

            Nous avons déjà réalisé un article sur les différents types de montages, il ne s’agit pas ici d’exposer à nouveau tous les montages existants. Revenons principalement sur la distinction entre deux grandes familles de montages : le cousu et le soudé.

Le montage soudé, aussi appelé collé, ne fait pas appel à la couture. Il consiste à monter directement la tige sur la semelle de première à l’aide d’une colle insoluble à l’eau. Même si des progrès ont été réalisés sur les montages soudés, il n’offre pas la même résistance qu'un montage cousu.

Il peut néanmoins être intéressant sur des chaussures légères ou des sneakers, mais nous vous conseillons de toujours privilégier un montage cousu pour des souliers habillés. Et ce d’autant plus qu’un montage cousu vous permettra de ressemeler vos chaussures, augmentant ainsi leur longévité.

Les différents montages

Parmi la diversité de montages existant, le montage Goodyear permet étanchéité et solidité grâce à sa couture supplémentaire, ce qui offre également la possibilité d’un ressemelage. Ces caractéristiques sont également partagées avec le montage Norvégien. Le montage Blake a contrario est plus souple, une qualité qui présente d’autres avantages comme le confort.  

En réalité chaque montage possède ses avantages, l’un ne sera pas forcément mieux que l’autre. Retrouvez tous les avantages et inconvénients des différents types de montages existant dans notre article Les différents type de montage.

LES COUTURES

            Attardons nous maintenant sur les coutures, élément majeur d’un montage. C’est un détail à bien examiner car les coutures auront un impact sur la durée de vie de vos souliers. Une couture de mauvaise qualité risque de ne pas tenir, ne négligez surtout pas ce détail.

Les points doivent être nets et serrés. Pour reconnaître des coutures solides, pas de secret, il faut les observer. La première chose à vérifier est la distance entre les points. Des coutures (plus ou moins) régulières et serrées sont un signe d’un soulier qualitatif.

Chez 7L, nous sommes fiers de proposer plus de 5 points par centimètres sur les coutures de la tige ainsi que 4 points au centimètre sur une couture petit point par exemple.

Attention, plus haut nous vous parlions du fait que le cuir, même de la meilleure des qualités peut présenter des imperfections, puisqu’il provient de l’animal. Et bien de la même manière, des coutures même d’excellente qualité peuvent présenter quelques irrégularités quand elles sont faites à la main. Le travail manuel visuellement n’est peut être pas aussi parfait que celui produit par les machines. Ne vous arrêtez pas aux petites irrégularités qui sont la preuve d’un travail artisanal.  

LES COMPOSANTS D'UN SOULIER

             Un soulier est composé de plusieurs pièces qui ont toutes leur importance. Chacun de ces composants se doit d'être de qualité pour que le produit fini le soit aussi. 

Le double chevillage bois

             Le double chevillage bois que nous pratiquons est un élément supplémentaire dans la qualité d’une chaussure. Esthétiquement parlant, vous ne verrez aucune différence puisqu’il est caché, mais il a son importance.

Cette méthode consiste à faire épouser la semelle extérieure au cambrion en metal à l'aide de clous en bois et à donner du relief.  Cela permet au cambrion de bien rester en place et participe au maintien de la voûte plantaire. Cette technique n’est utilisée que pour les semelles en cuir, elle n’aurait aucun intérêt sur une semelle en gomme.

LE BLOC TALON

             Le travail du talon à lui aussi son importance. Nos blocs talons sont construits en strates de cuir. En effet, de fines couches de cuir sont soigneusement superposées et collées ensemble pour créer le talon de la chaussure. Le résultat, un talon bien plus solide qu’un talon creux. Chaque bloc ainsi isolé sera aussi plus facile à changer avec le temps, de quoi faire durer vos souliers plus longtemps.

             Il faut par ailleurs également être vigilant s’agissant de l’espace entre le bloc talon et le contrefort. Ce dernier doit être le plus petit possible, gage d'un soulier bien fait. 

LA SEMELLE sous gravure fermée

             Au-delà de l’apparence très propre qui confère au soulier une vraie élégance, une semelle sous gravure fermée permet de protéger la semelle cousue. Lors de sa confection, la gorge dans laquelle la couture petit points a été réalisée est rabattue, ce qui protège le fil de celle-ci et lui permet de ne pas être en contact direct avec le sol.

Les CLOUS EN LAITON

             Nous proposons sur chaque semelle cuir 7 clous en laitons. Ces derniers terminent de parfaire le soulier et viennent protéger l’avant de la semelle durant les premiers ports. C’est un détail de fabrication soigneusement pensé, mais qui n'a pas vocation à rester. Il est en effet nécessaire de les remplacer par la suite par un fer encastré. Nous vous invitons à lire notre guide sur les fers et patins pour en découvrir plus.

LE PARAGE DU CUIR

            Cette opération consiste à enlever de la matière en ponçant les bords de l'empiècement, avant le montage. Les bords étants devenus plus fins, cela réduira le relief lorsqu'on les superposera.

Un parage bien réalisé augmente la durée de vie des chaussures et participera de manière significative a son esthétique. Chez 7L, nous portons une grande attention à cette finition, pour proposer une chaussure finie impeccablement.

Le BOUT DROIT DUR

             Le bout dur doit être rigide comme son nom l’indique. Cette rigidité peut varier en fonction du type de souliers : des chaussures de sport ne nécessitent pas un bout dur trop raide par exemple.

Néanmoins pour des souliers de ville, il est parfois possible de retrouver des bouts durs flexibles, notamment pour des questions de souplesse et de confort. Nous pensons qu'il s'agit là d'une erreur. En effet, cette partie du soulier doit être résistante aux coups pour protéger le pied, mais aussi pour structurer la tige et éviter un affaissement ou déformation du soulier avec le temps.

LA forme bombée de la SEMELLE

             La semelle extérieure doit être bombée au milieu, c'est-à-dire qu’elle doit former un léger arc sous la chaussure.

Cette forme convexe, en plus d'aider à la marche, va permettre de cibler l'usure de la semelle sur son milieu  et d'ainsi protéger la couture petit point qui fait le tour.  

CoNCLUSION

             La fabrication de souliers est un travail artisanal qui requiert plus de 200 interventions de la main de l’Homme. Il est impossible d’attendre qu’une chaussure finie soit impeccable et ne présente pas la moindre petite imperfection.

Plutôt que de s’attarder trop longtemps sur des points de détails, il vaut mieux les comprendre et reconnaître quels sont les marqueurs de qualités pour des souliers qui traversent le temps.

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