Le mouvement de l'Ametora trouve ses racines dans les années 70 qui se caractérisent par une interdiction formelle, stricte et constitutionnelle mise en œuvre par l’État japonais afin d’empêcher toute aide auprès des États-Unis dans le contexte de la guerre du Vietnam.
Durant cette période, la jeunesse japonaise est alors au cœur de changements sociaux. Une révolution des habitudes vestimentaires s'installe donnant lieu à une nouvelle identité. Refusant alors le style vestimentaire de l’homme soucieux de son image, strict et éligible aux règles telles qu’imposées par l’État, se développe une réelle volonté d'adopter un style de vie beaucoup plus « décontracté », défiant alors toutes habitudes culturelles.
W. David Mark, dans son ouvrage "Ametora, ou comment le Japon sauva le style americain" décrit ces allures et looks alors considérés comme désolant :
"Ils découvrirent de nombreux jeunes gens affublés de chemises en tissu froissé avec de curieux boutons pour maintenir le col en place, des vestes de costumes dotées d’un troisième bouton superflu placé haut sur le torse et coupées dans des tissus madras et dans des tartans criards, des chinos rétrécis et des chaussures en cuir présentant d’intrigantes perforations sur l’avant. Les cheveux de ces adolescents étaient séparés par une raie suivant un ratio précis de sept à trois - un look nécessitant l’usage d’un sèche-cheveux électrique. La police découvrit que ce style si particulier s’appelait aibii, une japonisation du mot anglais “Ivy”.
Aujourd’hui encore, le mouvement Ametora perdure en parallèle de la mode américaine traditionnelle qui impacte et influence de nombreux styles, donnant alors naissance à de nouvelles tendances.
Pour une approche plus historique de ce mouvement, de l'ère Meiji et son isolement à l'Ametora et son occidentalisation, nous vous conseillons l'article de Jamais Vulgaire, "Ametora : les origines de l’Ivy Japonais".